Choisir la France, ce n’est pas facile
A l’occasion d’une petite rencontre en région parisienne, nous avons demandé à quelques jeunes Vietnamiens en cours de thèse, de résumer leurs difficultés.
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De gauche à droite : ThS.BS. PHUNG Ngọc Hân (Paris, Hué), ThSBS. PHAN Thi Phuong (Hué), ThS.BS PHAN NGOC Hà (Hanoi), Dr TO Nhu Hanh (Créteil), Pr Anh Tuan DINH-XUAN (Paris), ThS.BS. PHAM Viet Quang (Haiphong), Dr Thu Ha DAO (Créteil) |
Ils nous font une réponse collective :
LES DIFFICULTÉS DES VIETNAMIENS EN FRANCE : DE LA LANGUE AUX AUTRES FACTEURS
1. Difficultés inhérentes à la langue française : La complexité intrinsèque du français • La grammaire est complexe : Le système grammatical français regorge de règles et d’exceptions, rendant l’apprentissage et l’utilisation correcte de la grammaire particulièrement difficiles. • Les « double-sens » (Un vocabulaire polysémique) : Les mots français ont souvent plusieurs significations selon le contexte, associés à une conjugaison variée, nécessitant une compréhension approfondie pour une utilisation précise. • Une prononciation difficile (sic !) : Le français comprend de nombreux sons nasaux et aspirés, rares en vietnamien, ce qui complique la prononciation correcte. • Une compréhension orale limitée : La rapidité de parole et les liaisons fréquentes des locuteurs français rendent difficile la reconnaissance des mots, conduisant souvent à des incompréhensions. • Une lenteur dans les réflexes linguistiques : La structure logique des phrases en français oblige les apprenants à analyser et organiser leurs idées avant de parler, ce qui ralentit la communication, notamment dans des situations nécessitant une réaction rapide. • Différences dans les expressions linguistiques : Les Français utilisent souvent des idiomes et des interjections qui ne respectent pas les règles grammaticales habituelles, ce qui peut être déroutant pour les Vietnamiens. |
2. Difficultés extérieures à l’apprentissage du français
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3. Différences culturelles • Styles de communication : o Les Français sont directs, aiment débattre et exprimer leurs opinions personnelles, tandis que les Vietnamiens privilégient la politesse, évitent les confrontations et communiquent de manière indirecte. Ces différences peuvent entraîner des malentendus ou une pression en situation d’interaction. o L’usage fréquent d’idiomes et d’argot dans la communication quotidienne française complique la compréhension pour les Vietnamiens. • Habitudes sociales : o Les pratiques comme les bises ou les salutations informelles en France peuvent sembler inhabituelles ou embarrassantes pour les Vietnamiens. o Les Français expriment souvent leurs remerciements, compliments et excuses de manière directe, tandis que les Vietnamiens préfèrent les démontrer par des actions. |
4. Cuisine et habitudes de vie
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Mais alors, pourquoi avoir choisi la filière francophone ?
Quang : Les raisons du choix d’un cursus en français : 1. les professeurs renommés de Hai Phong, ainsi que d’autres grands enseignants vietnamiens, ont effectué une partie de leur formation en France. 2. la France est un des leaders mondiaux en médecine et offre aux étudiants étrangers des opportunités d’apprentissage au plus près des patients et de la pratique clinique. 3. Enfin, la richesse de la nature, de la culture et de l’architecture françaises, que j’ai découvertes à travers les films et les réseaux sociaux, m’a profondément marqué. Le point le plus positif jusqu’à présent est d’avoir appris auprès de professeurs exceptionnels en particulier le Pr DINH XUAN Anh-Tuan. |
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PHƯƠNG Choisir la langue française : pour moi la première année à l'université j'ai choisi de suivre de programme d'AUF, cela a nourri l'amour de cette langue at aussi mon rêve à aller en France pour développer mes connaissances. Ensuite, avec cette langue nous avons beaucoup d'occasions aller en France comme : stage dobservation, stagiaire associé, DFMS/A cela comme premier pas pour ceux qui désirent aller plus loin dans le domaine médical … Enfin, le point le plus positif : l'environnement d'apprentissage et de travail sont très favorables, comme les professeurs et médecins sympathiques, les hautes techniques... condition de la vie convenable. |
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Hà : Ma situation est un peu différente car j'ai postulé dans un programme en anglais, et ma thèse est également rédigée en anglais. Cela reflète le fait que la France évolue dans une direction plus internationale. Ce choix ouvre de nombreuses opportunités pour les étudiants du monde entier, y compris les étudiants vietnamiens. |
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Bien que je puisse vivre relativement bien à Paris avec l'anglais, j'ai découvert qu'il y avait tant de choses merveilleuses ici. Cela m'a poussé à apprendre le français. En réalité, plus j'apprends cette langue, plus j'apprécie la culture et les habitants de ce pays. Je trouve beaucoup de similitudes entre cette culture et ma personnalité. Par ailleurs, lire des documents médicaux en français m'a permis d'élargir considérablement mes connaissances en médecine.
Jour après jour, je suis de plus en plus convaincu que mon choix était le bon, et cette expérience en France est l'une des plus merveilleuses de ma vie.
Mais est-ce si difficile ?
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Ngọc Hân Phùng est depuis 3 ans en France (AFVP - Une Stagiaire très active : une chaine Youtube, https://www.facebook.com/Bepbibo.sharing) « Les ressources d'apprentissage de français sont moins variées que celles d'anglais, mais elles sont assez nombreuses si on cherche. Selon moi, elles sont déjà nombreuses. Ça dépend de la motivation et de la méthode (chacun doit les décider). Ça prend du temps, pas de raccourci possible. » |
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PHẠM Thị Kiều Ly, professeur de français à Hanoi, a interrogé ses élèves médecins. |
Donc il faut du courage, mais « le jeu en vaut la chandelle ».
Et les jeunes médecins vietnamiens ne manquent pas de courage. L’AFVP essaie de les accompagner.
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