La téléconsultation à 9000 km

La téléconsultation à 9000 km

La télémédecine et les téléconsultations, activité à créer et développer ?!

 

 « Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise » Jean Monnet. 
La crise sanitaire et sociétale liée à l'épidémie de Coronavirus-19, les mesures de confinement prolongé imposées, l'impossibilité et la dangerosité des déplacements pour la majorité des patients,
ont fait "exploser" le recours à la télémédecine. Pour faire face au coronavirus, le recours à cette pratique s’est en effet généralisé. En France l’Assurance Maladie décomptait ainsi 601.000 téléconsultations entre le 1er et le 28 mars, contre seulement 40.000 en février.

Cette explosion des chiffres s’explique bien entendu par le confinement et les instructions délivrées par les autorités publiques. Elle trouve également son explication dans l’assouplissement récent des règles encadrant la télémédecine. Le gouvernement a dans un premier temps assoupli par décret du 9 mars dernier les modalités de réalisation de la téléconsultation (suppression, notamment, de l’obligation de recourir à la téléconsultation avec son médecin traitant) avant de porter le taux de son remboursement à 100% jusqu’au 31 mai 2020. Une ordonnance du 16 avril dernier vient d’étendre cette prise en charge totale jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire.

Dans un contexte de pandémie, ces assouplissements sont les bienvenus. Ils ne sont toutefois pas sans risque car la télémédecine implique la collecte et le traitement de données de santé lesquelles, du fait de leur caractère sensible, doivent bénéficier d’une attention particulière.
Une faille de sécurité entraînant une violation de données de santé hébergées sur une plateforme de télémédecine pourrait en effet avoir des conséquences dramatiques sur la vie privée des patients concernés.
Aussi, la pérennisation du recours aux outils de télémédecine ne peut se faire en dehors de tout cadre juridique.

Pendant cette période, j'ai personnellement eu l'occasion de faire une téléconsultation, depuis mon domicile, avec un patient atteint de syndrome d'apnées au cours du sommeil, diagnostiqué à Ha Noi, en visioconférence, en présence du patient accompagné au Vietnam par un collègue, et avec un traducteur franco-vietnamien qui était à son domicile dans la région parisienne !
Cette consultation a été très satisfaisante via Microsoft teams, avec de bonnes conditions de liaison : exposés des résultats de l'exploration polysomnographique, conseils thérapeutiques, questions-réponses avec le patient, le tout sur une durée de 40 mn environ.

Ce mode d'échanges parait particulièrement intéressant dans le cadre de nos collaboration avec les collègues vietnamiens ?!

 

 

 

 

Francis MARTIN